Mieux comprendre les émotions pour les gérer

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Mieux comprendre les émotions pour les gérer

Les émotions font partie de notre vie.

Elles se lisent sur nos visages lorsque nous assistons à un événement important, elles s’entendent dans notre voix lorsque nous tentons de l’exprimer, elles se ressentent dans notre corps lorsque nous vivons une expérience particulière. Omniprésentes dans notre quotidien, nos émotions impactent notre relation avec notre environnement, elles influencent notre humeur et impactent aussi notre santé.

Nos émotions sont légitimes, elles traduisent un ressenti et ont une fonction utile dont celle de nous révéler notre intériorité à nous-mêmes et aux autres. Elles ne sont ni positives, ni négatives. Ainsi une émotion ne se contrôle pas mais se décrypte.

Depuis plusieurs années, nos émotions ont fait l’objet de nombreuses études. Ces dernières ont démontré que lorsque nous refoulons nos émotions, cela peut avoir un impact sur notre santé.

Ainsi, tel que l’énonce Jacques Salomé dans son livre Oser travailler heureux: entre prendre et donner “Tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime.”

Lorsque nous refoulons nos émotions, cela peut avoir un impact sur notre santé.

Ainsi, tel que l’énonce Jacques Salomé  “Tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime.”

C’est pourquoi il nous est utile d’apprendre à repérer nos émotions, à les exprimer de la bonne manière et comprendre surtout ce qu’elles viennent nous dire… Mais comment faire pour mieux les gérer et les apprivoiser ? Dans un premier temps, il est important de définir le terme. Ensuite, nous devons comprendre leur utilité pour pouvoir ensuite apprendre à les décoder la manière de les interpréter.

Définition de l’émotion

  • Le mot « émotion » vient du latin « e-motere », du verbe « se mouvoir ».

  • Selon Alan Watkins, médecin et neuroscientifique, spécialisé dans l’intelligence émotionnelle, l’émotion est comme une énergie en mouvement « emotion means energy in motion ». Ainsi les émotions génèrent des comportements et nous incitent à agir.

  • Un cerveau lui est même dédié : le cerveau limbique appelé aussi cerveau émotionnel

En effet notre cerveau peut être modélisé en trois parties, qui sont apparues successivement dans le processus évolutif

  • Le cerveau reptilien ou archaïque, régule les fonctions vitales comme la respiration et le métabolisme. Ce cerveau primitif exécute automatiquement des actions qui assurent la survie.
  • Notre cerveau émotionnel (l’amygdale), centre qui gère les émotions, est apparu plus tard. 
  • Cette partie de notre cerveau associe les émotions et les réactions physiologiques, ce qui permet de réaliser rapidement une action appropriée selon les informations sensorielles disponibles. Cette partie du cerveau est également reliée aux souvenirs d’enfance. Et c’est là un élément très important dont nous reparlerons plus bas.
  • Et pour terminer, le néocortex (comprenant le cortex préfrontal) la partie la plus récente, qui gère le raisonnement, la frustration, permet de penser sur le long terme et augmente sensiblement la capacité d’un organisme à survivre à l’adversité.

Ainsi, notre capacité à prendre des bonnes décisions, à poser des actions justes face à une situation donnée, dépend de notre capacité à bien utiliser ces 2 intelligences. L’intellect ne peut pas fonctionner au maximum de son potentiel sans intelligence émotionnelle (et vice-versa).

Quelle est l’utilité de l’émotion ?

Selon Daniel Goleman, le père fondateur de l’intelligence émotionnelle « l’évolution a instillé en nous des émotions pour faire face à l’existence ». Il met en lumière le caractère inné de l’émotion, sur lequel nous n’avons pas de prise et un de ses bénéfices : la survie de l’espèce.

En d’autres termes une émotion est une réponse organisée, innée et instantanée du corps et de l’esprit à un déclencheur (un événement, une situation, des mots). Elle est une réaction psychologique et physique à une situation. Elle a d’abord une manifestation interne et génère une réaction extérieure. Elle est provoquée par la confrontation à une situation et à l’interprétation que nous avons de la réalité.

Darwin a été le premier chercheur à vouloir identifier l’émotion d’un point de vue scientifique. Selon lui, elles peuvent adopter 6 formes :

  • La tristesse,
  • La peur,
  • Le dégoût,
  • La colère,
  • La surprise,
  • La Joie.

D’autres classifications des émotions ont pu être élaborées au cours de ces dernières années.

Daniel Goleman, dans son livre Intelligence émotionnelle, démontre à travers une longue série d’études psychologiques l’importance de savoir analyser ses sentiments et ses émotions, ainsi que ceux des autres, afin de vivre une vie réussie.

L’émotion vous pousse à agir. Cette réaction est instinctive chez les humains comme les animaux. Mais seul l’humain une fois adulte est capable de contrôler ses émotions avant d’agir.

Ainsi comment agissent nos émotions de manière physiologique
et quel message viennent-elles nous délivrer :

La colère

  • La réaction physiologique engendrée : lorsque vous êtes en colère, le volume de sang qui circule dans les mains augmente. La fréquence cardiaque augmente et l’adrénaline génère une poussée d’énergie pour permettre une action vigoureuse.

  • Ce qu’elle vient nous dire : la colère est une réaction de protection qui alerte sur une frustration, un sentiment d’injustice, le besoin de poser ses limites, ou de définir son espace vital. Elle s’exprime par l’agressivité, le regard noir, les poings serrés, une montée d’adrénaline, l’envie de crier, frapper.

  • Le besoin à satisfaire : la colère correspond au besoin de réciprocité, de reconnaissance, de compréhension, de respect, ou de réparation, au fait de pouvoir s’exprimer ou de se sentir entendu.

La peur :

  • La réaction physiologique engendrée : lorsque la personne sent un danger (qu’il soit réel ou imaginaire) et selon l’intensité, le sang se concentre dans les jambes. Elle s’exprime par la fuite (ou l’envie de fuir), la vigilance, la pâleur, le corps en alerte générale. Mais le corps peut aussi se geler le temps d’un instant (sidération)

  • Sa fonction : c’est une émotion d’anticipation et de protection. Elle alerte sur un danger, une menace potentielle ou réelle. Elle peut être également liée à une appréhension, elle peut alors s’avérer stimulante ou bloquante.

  • La peur correspond au besoin d’espace, de sécurité, d’être rassuré(e)

La joie :

  • La réaction physiologique engendrée : Le corps ressent un apaisement général, ainsi que du désir et de l’enthousiasme à réaliser la tâche en cours. Les yeux brillent, le corps s’apaise.

  • Ce qu’elle vient nous dire :  la joie est l’émotion de la réussite, de la rencontre, de la satisfaction. Elle s’exprime par le rire, l’énergie, le bien-être, la gaieté, la bonne humeur. Elle accroît notre énergie, notre motivation et la confiance en soi.

  • La joie correspond au besoin de partager, d’être en lien, d’être aimé(e), apprécié(e), admiré(e).

La tristesse :

  • La réaction physiologique engendrée : la tristesse s’exprime par une baisse d’énergie, de la motivation, le repli sur soi, le ralentissement du métabolisme.

  • Physiquement, la gorge est serrée, les larmes montent aux yeux.

  • Ce qu’elle vient nous dire : la tristesse alerte sur une perte, une déception, un sentiment d’impuissance, un souhait insatisfait.

  • La tristesse correspond au besoin de sens, d’écoute, d’être consolé(e), d’être réconforté, ou d’être seul et d’enclencher un renouveau.

La surprise :

  • La réaction physiologique engendrée : elle s’exprime par l’inhibition de l’action, nous sommes en état d’alerte, bouche bée.
  • Ce qu’elle vient nous dire : la surprise est une émotion brève associée à un événement ponctuel. Elle laisse généralement place à une autre émotion par la suite.
  • Elle correspond au besoin de clarté et de compréhension.

Le degoût :

  • La réaction physiologique engendrée : il s’exprime généralement par l’éloignement ou le retrait, des nausées, hauts le cœur et l’envie de se détourner.

  • Ce qu’elle vient nous dire : il se manifeste lorsque vous faites face à une situation déplaisante d’un point de vue physique ou psychologique.

  • Le besoin est de repousser ce qui est dangereux ou désagréable pour se mettre en sécurité.

Comment l’émotion se manifeste-t-elle ?

Dans le monde moderne, l’émotion n’est plus une condition de survie. Elle intervient dans plusieurs aspects de notre vie. Elle résulte de nos pensées et fait partie de notre histoire.

Les déclencheurs émotionnels sont plus nombreux. Cela peut être une rupture amoureuse, une trahison, un souvenir, des traumatismes, etc. Bref, nous vivons de véritables montagnes russes émotionnelles. Entre les émotions violentes, celles qu’on préfère réprimer ou refouler, la situation engendre un inconfort émotionnel.

Dans son schéma sur une relation toxique, Borgia a démontré que l’émotion provient avant tout de votre expérience : de ce que vous avez vécu.

Chaque individu interprète ce qu’il a éprouvé différemment. Ainsi, vous pouvez ressentir aussi bien des émotions positives que des émotions négatives. Ces dernières conditionnent ensuite le comportement que vous adoptez.

Sachez qu’une émotion n’est ni négative, ni positive mais qu’elle cache souvent un besoin qui nécessite d’être comblé.

Comment interpréter ses émotions ?

Une émotion reflète notre état d’esprit à un instant T et la manière dont nous réagissons vis-à-vis d’un fait.

Néanmoins, certaines émotions sont plus faciles à vivre tandis que d’autres, plus pénibles, dépensent notre énergie. Il est plus difficile de canaliser les colères.

Sachez qu’une émotion n’est ni négative, ni positive mais qu’elle cache souvent un besoin qui nécessite d’être comblé. Votre colère manifeste sans doute un besoin de poser vos limites. Votre tristesse démontre un besoin de réconfort.

Comprendre ses émotions est important pour satisfaire nos besoins, il en est de notre santé. Selon une étude menée par Isabelle Filliozat en 2018, un trauma important vécu peut déclencher certaines maladies chez un fœtus. C’est le cas par exemple de l’eczéma, provoqué par une expérience traumatisante chez la mère.

Comment bien gérer nos émotions ?

L’enjeu d’une bonne gestion émotionnelle est de parvenir à nous apaiser quelle que soit notre situation. Elle permet de rendre à vos émotions leur fonction essentielle :

Nous aider à nous orienter et à nous ajuster par rapport aux stimuli générés par notre environnement.

Les émotions peuvent nous être d’une grande utilité, dès lors que nous

  • Les accueillons en conscience,
  • Les traitons avec responsabilité
  • Et que nous acceptons de les laisser librement circuler.

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